Les Usa renvoient Fardc et Cndp dos à dos : des signes qui ne trompent pas

Kinshasa, 04/09/2008 / Politique

Pendant que la communauté internationale se mobilise pour désarmer les FDLR, raison de l’insurrection de Nkundabatware, le Cndp recrute et se surarme. Hier, certaines personnes, se fiant aux déclarations sous forme de vœux pieux, croyaient aux prétendus efforts de la communauté internationale d’aider au retour à la paix en Rdc. La vérité, c’est qu’il y a plus de slogan pour endormir les Congolais que de vrais efforts de paix au Kivu. Car, il apparaît clairement que la mystique du bananier en vigueur dans cette partie du pays est voulue et entretenue. Pourquoi ? C’est la question que l’on ne se pose pas assez en Rdc. Lorsqu’un mouvement rebelle disparaît, un autre voit le jour. Par conséquent, lorsqu’on résout un problème, un autre est créé. La solution voulue est toujours extraconstitutionnelle.

Le Cndp est la dernière création pour maintenir l’insécurité à l’Est de la Rdc et mettre Kinshasa à genou. Ceux qui n’ont pas une mémoire courte se souviennent de la revendication majeure du Cndp. On peut rafraîchir la mémoire des uns et des autres que le Cndp se battrait pour le rapatriement des rebelles hutu rwandais (Fdlr). Il accusait le gouvernement congolais de ne rien faire à ce sujet. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Kinshasa qui s’active, mais toute la communauté internationale pour que les rebelles hutu rwandais soient rapatriés.

C’est pendant que les parties au protocole de Naïrobi se réunissent à Kinshasa que le Cndp crée la diversion en prenant l’initiative des combats. Et les informations en notre possession démontrent que la situation actuelle sur le terrain n’est pas conforme à la volonté exprimée de rapatrier ces Fdlr. Le Cndp a choisi le moment pour se surarmer. Au moment où il est question de désengagement conformément au programme Amani, le Cndp recrute massivement. Il apparaît très clairement que le mouvement bénéficie des appuis extérieurs.

Il est vrai que Nkundabatware finance la guerre contre la Rdc par l’exploitation illégale des ressources naturelles, mais, personne de bonne foi ne peut nier le soutien que lui accorde les Etats voisins de la Rdc. Kinshasa, plus diplomatique que tout le monde, s’est souvent gardé d’accuser ses voisins. Il est même arrivé que la Rdc se mette dans la politique d’auto flagellation. On l’a vue s’activer comme si tout dépendait de lui, parce que on le lui demandait par les partenaires.

Le ras-le bol de Kinshasa

Cette fois, si Kinshasa a choisi de ne plus y aller par le dos de la cuillère, c’est que le bol est vraiment plein. Trop plein. L’Ambassadeur Séraphin NGWEJ, envoyé spécial de la RD. Congo au groupe conjoint de suivi à la 5éme réunion consacrée à l’évaluation de la mise en pratique des mécanismes du communiqué du 9 novembre 2007 de Nairobi, l’a dit clairement. L’envoyé spécial de l’Union européenne (UE) dans la région des Grands Lacs, Roland Van De Geer doit avoir capté le message. On ne peut pas continuer à se réunir, à peaufiner des stratégies pendant que ces efforts sont visiblement sapés par une partie. La Rdc est à bout. Nkundabatware est un vrai problème pour la paix en Rdc.

La voix de la Rdc par Séraphin Ngwej a-t-elle été entendue ? Apparemment non. L’Envoyé spécial de l’Ue dans la région des Grands Lacs n’a pas fait allusion au ras-le bol de la Rdc. Pour lui, ce qui compte, c’est le “ caractère positif du communiqué de Naïrobi qui vise la mise en oeuvre des mécanismes prévus et qui doivent être respectés par la RDCongo et le Rwanda ”. Ce que Roland Van De Geer feint d’ignorer c’est que le Rwanda accepte de faire le jeu et se désengage à travers Nkundabatware. A ce jour, on ne le dira jamais assez, séparer le Rwanda de Nkundabatware, c’est prendre une fausse route dans la recherche de solution au problème de l’Est de la Rdc.

(SL/PKF/Yes)

Joachim Diana G./L’Avenir