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LAVOIXDUCONGO
1 octobre 2008

Les traitres Congolais ?

Re : Colette Braeckman: Le président Kagame à coeur ouvert.....

Les déclarations de Kagamé ci-dessous, ne peuvent étonner que ceux qui ne sont pas aux faits de la réalité des intérêts, des rapports des forces et alliances politiques dans la région des grands lacs.

Cela m'inspire quelques  réflexions et commentaires :

 

1. On constate, que 10 après, Kagamé n'a pas encore pardonné aux Kabila (père et fils) de lui avoir retiré son pain de la bouche, en le chassant de Kinshasa 1998, lui qui avec son compère Kaguta pensaient diriger ce grand pays ou tout du moins contrôler le pouvoir à Kinshasa pour mieux régenter ou récupérer des bouts de territoire des riches provinces de l'Ituri pour Kaguta et celles des Kivu Kagamé. Malgré le déclenchement de la deuxième guerre en Août 1998, avec des hommes qu'ils voulaient plus surs, plus malléables et surtout contrôlables : Wamba dia Wamba (lorsqu'il avait pris pied au bas Congo), JP Bemba (pour le front Nord), Mbusa (pour le front Est), Moise Nyarugambo (la caution des banyamulenge) , Onusumba et le général Ilunga (pour le front du Kasaï), Dr Ilunga et Lunda (pour le front sud), Ruberwa et Bizima (les yeux et les oreilles du maître) etc. Nos deux compères échouèrent dans les faubourgs de Kinshasa. Ils furent surpris par la résistance farouche du camp Kabila qu'ils pensaient pourtant avoir réussi entre 1996-1998 à isoler diplomatiquement (avec Bizima à la diplomatie) et politiquement (avec Bugera dans les relations avec les partis politique congolais). Ils furent donc obligé de changer de stratégie. De guerre éclair, ils décidèrent de mener une guerre longue qui fut meurtrière (presque 6 000 000 de victimes parmi les citoyens congolais).

2. On constate aussi, ce qui ne nous étonne pas, le soutien indéfectible de Kagamé pour ces alliés Congolais actuels, ceux qui ont combattu avec lui à partir de 1998 et qui ont tous des problèmes avec la justice internationale aujourd'hui : Thomas Lubanga, Jean Pierre Bemba et Laurent Kunda. Je me rappelle d'une confidence que m'avait faite un homme politique congolais ancien allié de Kagamé au Congo. Devant l'incapacité de la collision rwando-ugandaise de prendre Kinshasa, Kagamé et Kaguta convoquèrent tous les pantins congolais à une réunion-colloque dans les faubourgs de Kampala. Etaient présent entre autre : JP Bemba, Wamba dia Wamba, Lunda Bululu, Dr Ilunga, Onusumba, Tambwe Mwamba, Mbusa Nyamwezi, Ruberwa, Bizima Kaharamuheto, général Ilunga etc.…après avoir auditionné tous ces leader, Kaguta et Kagamé désirèrent malgré le grincement des dents des certains (Bizima et compagnie) de confier le leadership des mouvements rebelles à JP Bemba. C'est ainsi que JPBG hérita non seulement d'un territoire partant du Nord-Kivu (Beni-Butembo) jusqu'à Gbado-Lite en passant par Bunia en Ituri. Mais aussi des hommes du RCD (ceux qui refusèrent de suivre Bizima): Busa Yamwezi, Tambwe Mwamba, Lunda Bululu et plus tard, Delly Sesanga (un Wembiste) etc.…Malgré les divergences mercantilistes liés au partage des richesses congolaises entre Kaguta et Kagamé, ces deux messieurs ont toujours continué à penser que c'est leur Poulin JP Bemba qui le ramènera un jour au pouvoir à Kinshasa. Même l'intervention de Bemba en république centrafricaine avait comme fer de lance, les troupes rwandaises baptisées « banyamulenge » pour la circonstance et mise à sa disposition par Kagamé. Les victimes des crimes en RCA parlent toujours, des troupes banyamulenges de JP Bemba. On sent la déception de Kagamé d'avoir encore Kabila comme interlocuteur à Kinshasa et ses poulains Bemba et Lubanga en prison.

3. On constate également, qu'il n'a pas abandonné sa stratégie de faire croire au monde, que le Congo était ingouvernable, à cause du tribalisme. Il affirme ceci : « Tout cela découle du fait qu'au Congo, le pouvoir politique est obtenu sur une base ethnique…Dans ce pays, la principale manière d'accéder au pouvoir est de manipuler des forces souterraines, de jouer avec l'ethnicité, tous les politiciens pratique cela ». C'est vrai, que certains congolais font tous pour lui donner raison. Que cela soit dit par quelqu'un d'autre, cela ne me choquera pas. Mais que ça soit le président rwandais qui s'érige en donneur de leçon, quand on sait que son pays est considérer comme un cas en Afrique à cause justement de l'ethnicisme érigé en mode de gouvernement et même la seule possibilité laissé aux opposants pour conquérir et conserver le pouvoir. Kagamé lui même, avait mené de 1990 à 1994 une rébellion basé sur des revendications à caractère purement ethniques. C'est l'histoire de l'hôpital qui se moque de la Charité. Tout ceci, n'a qu'un but, faire croire que le Congo n'est sera jamais une nation, qu'il est composé des peuples qui ne peuvent pas vivre ensemble comme le répète souvent un de ces hommes qu'il paie pour accréditer ces mensonges. Diatezua relai très bien ce mensonge comme un disque rayé à qui veut le lire. La République Sud Africaine et la grande majorité des pays africains sont confronté aux mêmes défis. Les congolais le relèveront lorsqu'ils auront mis fin à ces guerres inutiles imposées de l'étranger.

4. Pour terminer, s'agissant de l'attaque de l'armée congolaise l'année dernière contre Kunda, C'est vrai, qu'il ne suffit pas de fournir des équipements modernes à l'armée (ce qui était le cas et que l'on a pu constater dans les différents reportages réalisés au front), mais il faut surtout mettre en place une structure adéquate et homogène dans la chaine de commandement pour espérer avoir un jour une armée motivée, disciplinée, soudée et républicaine. Comme disait Daniel Pennac : « Les batailles se perdent dans la précipitation. » ou Céline dans Mort à crédit : « La brusquerie fait tout rater! C'est la précipitation qui culbute tous les pronostics!... Les plus fructueuses entreprises sont celles qui mûrissent très lentement!... ». Kabila devrait méditer sur ces proverbes et arrêter d'écouter les extrémistes de son camp ou des opposants illuminés qui font des déclarations à l'emporte pièce, sans avoir tous les éléments en leur possession. Cette guerre sera longue, nous en sommes convaincu, mais il aurait fallut dès février 2007 (mis en place du gouvernement) commencer à préparer l'embryon de l'armée nationale qui mènera l'estocade finale quelques années plus tard quand elle sera prête. La guerre, ne s'improvise pas, on ne la déclenche que quand on est sûr de la gagner.

 

Robert

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