L'instabilité à l'EST du Congo...
Rutshuru : après une semaine d'accalmie, les combats reprennent contre le CNDP
Nord Kivu | 06 Octobre 2008 à 11:44:13
De nouveaux combats opposent les FARDC aux combattants du CNDP dans la région de Tongo, à près de 80 kilomètres au Nord-Ouest de Goma, en territoire de Rutshuru. Les deux belligérants se rejettent encore une fois la responsabilité de la reprise des hostilités. Entre temps, des milliers de déplacés à Masisi-Centre restent encore sans assistance humanitaire.
Le
CNDP a de nouveau attaqué tôt ce lundi matin les positions des FARDC
dans la localité de Mulimbi, sur les hauteurs de Tongo, signale un
responsable de la 8e région militaire. Les FARDC ne font que se
défendre devant une énième provocation du CNDP, indique la même
autorité militaire.
De son coté, le porte-parole du CNDP,
Bertrand Bisimwa accuse les FARDC d’avoir attaqué d’abord dans l’après
midi de dimanche, la localité de Kibarizo, dans le secteur de Tongo et
de Mweso, en territoire de Masisi. Le CNDP reconnaît que leurs
policiers qui étaient basés à Kibarizo ont été débordés et ont laissé
l'espace aux FARDC, qui ont repris le contrôle de cette localité.
Bertrand
Bisimwa indique que, ce lundi matin encore, les FARDC en provenance de
Kabizo et Butare, toujours dans la région de Tongo, ont lancé une
offensive sur leur position à Mulimbi. Il s’agit de violents combats à
l’arme lourde et d’une intensité particulière, reconnaît le porte
parole du CNDP.
Masisi : de milliers de déplacés sans assistance humanitaire
Deux
semaines après des combats, des milliers de déplacés à Masisi-centre
restent encore sans assistance humanitaire. Les équipes des
humanitaires avaient été évacuées de cette zone à cause de
l’insécurité. Ils sont revenus sur place ce week-end pour évaluer la
situation sécuritaire avant leur redéploiement, en vue d’apporter
l’assistance à ce déplacés.
Au total, 4 sites de déplacés
hébergent des milliers de familles qui sont venus des régions de
Matavu, Mbanamo, Busiye, Kahanga. Certains sont là depuis plus d’une
année. Avec les derniers combats d’il y a deux semaines, ces déplacés
n’ont plus été assistés par les humanitaires en raison de la situation
sécuritaire.
En plus de ces déplacés, une centaine de personne
avaient fui la région de Rubaya et trouvé refuge à la base Mobile de la
Monuc, situé dans la ferme d’Osso, à une quinzaine de kilomètre de
Masisi-centre. Elles sont, elles aussi, dans des conditions
déplorables.
Les équipes des humanitaires se sont rendues le
week-end à Masisi-Centre pour évaluer la situation sécuritaire qui les
empêchait jusqu'ici d'accéder dans à zone. Une intervention en faveur
de ces déplacés pourrait être envisagée très prochainement, si la
situation sécuritaire s'améliore.
Selon Ocha, les besoins ont
augmentés pour les familles qui étaient déjà en déplacement et qui ont
fui à nouveau les récents affrontements. Même les familles qui ont
regagné leurs habitations dans plusieurs villages environnants
Masisi-centre nécessitent une assistance humanitaire après avoir tout
perdu dans le pillage.
Entre temps, Matanda, Bihambwe et Kisuma et
Mema, des localités situés à 20 kilomètres de Masisi-Centre, restent
vidés de leurs habitants.