Qui est Laurent NKUNDA
RESEAU D'ORGANISATIONS DES DROITS HUMAINS ET D'EDUCATION CIVIQUE D'INSPIRATION CHRETIENNE
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
RODHECIC
INFO DH N° 65/2008
NORD – KIVU
MASSACRES, MORT PROGRAMMEE DES POPULATIONS DEPLACEES :
Une stratégie d'extermination des populations locales Pendant que l'on
attendait avec impatience l'issue des négociations entre la communauté
internationale par la MONUC interposée et le CNDP sur la protection des
populations civiles déplacées internes de la guerre, le pire est
arrivée : l'attaque par le CNDP des camps des déplacés et la dispersion
à la mitraillette et aux armés lourdes de près de 200.000 personnes
installées dans des camps dans le territoire de Rutshuru au Nord Kivu.
Ces attaques ont été suivies de massacre de prêt de 216 personnes[1] dans la localité de Kiwanja à quelques Km de Rutsuru Centre.
Depuis
le 28 Août 2008 le nombre des déplacés a selon les humanitaires dépassé
près de 1.800.000 de personnes. Le nombre de ceux parmi eux exécutés
comme à kiwanja est selon nos sources très élevé.
Les
déplacés dont la majorité est composée des femmes, des enfants et des
personnes de troisième âges ont été poussés, terrorisés et dispersés
dans la forêt laissant derrière eux tout ce qui pourrait leur servir
pour la survie.
Dans
ces forêts où il pleut jusqu'à 3 fois par semaine, les déplacés sont
abandonnés à leur triste sort. Il n'y a ni nourriture, ni eau potable
ni abris, ni assistance médicale. Ainsi une catastrophe humanitaire
sans précédent est prévisible et les conséquences seront incalculables
: Une majorité d'enfants à bas âges mourront certainement, les femmes
enceintes, les personnes de troisième âge... et toutes les personnes de
santé précaire subiront le même sort.
Outre
la mort brutale due aux exécutions déjà dénoncées, une mort lente,
sûre et programmée des milliers des populations civiles, telle nous
semble être la stratégie de ceux qui sont à l'origine de ce déplacement
massif de ces populations, précédé chaque fois des exécutions sommaires
des garçons et hommes adultes de plus de 15 ans . La cours pénale internationale devrait bien en tenir compte.
Deuxième stratégie
; cette opération est arrivée pendant la saison de semence. Si les
déplacés ne rentrent pas à temps chez eux, c'est une grande partie du
Nord et Sud Kivu qui connaîtra la famine, car Rutshuru et Masisi sont
les greniers de ces régions. Déjà les prix de la pomme de terre et de
haricot (nourriture de base dans cette région) a doublé à Goma, Beni et
Butembo et triplé à Bukavu.
Il
nous revient aussi de l'opinion de nos sources locales que cette guerre
participe d'une stratégie pensée et planifiée pour vider toute cette
région de sa population autochtone, et la remplacer par celle devant
venir du Rwanda et l'Ouganda voisin et qui y serait dans des camps des
réfugiés…
La
guerre de CNDP semble aussi être une réplique de ce qui s'est passé il
y a 12 ans. L'on se souvient en 1996, des attaques similaires de
l'Armée Patriotique Rwandaise, (à la mitraillette et aux armes lourdes)
des camps des réfugiés rwandais au Nord-Kivu et au Sud – Kivu. Il
s'en était aussi suivi des massacres des civiles et d'une dispersion
des réfugiés dans la forêt congolaise. Plus de 250000 réfugiés
demeurent encore aujourd'hui « portés disparus » selon la terminologie
de l'époque. Les auteurs de cette hécatombe n'ont jamais répondus de
leurs actes.
Le Rodhecic demande aux
nations unies d'exiger au CNDP de livrer à la
justice les auteurs des massacres de Kiwanja.
Le
Rodhecic demande aux nations unies d'exiger le retour des troupes du
CNDP à leurs positions initiales d'avant le 28 Août 2008 et aux troupes
Rwandaises le retour dans leur pays.
Le
Rodhecic exige à la justice internationale de qualifier les crimes
encours en RDC, en considérant la composition ethnique des bourreaux et
de victimes.
Le Rodhecic en appel à la conscience internationale à plus de solidarité face aux souffrances des populations déplacées à l'Est
de la RDCongo.
Kinshasa le 8 novembre 2008
Secrétariat du Rodhecic
[1] Selon les sources locales de Rodhecic
INFO DH N°66/2008
Qui est Laurent NKUNDA.
Laurent NKUNDA est issu du mouvement rebelle RCD/Goma.
Connu
sous le nom de NKUNDABATWARE, cet officier serait né au Nord Kivu. Il
a reçu la formation militaire au Rwanda, notamment au camp militaire de
Gabiro. En 1998 il est devenu le Commandant de la 7 ème brigade des forces du RCD/Goma..[1]
Le Général de Brigade NKUNDA était un officier supérieur du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie – RCD/Goma (soutenu par le
Rwanda), l'un des principaux groupes rebelles ayant combattu en RDCongo
de 1998 à 2003. En 2004 suite aux accords de paix, il a été nommé «
général » dans la nouvelle armée nationale congolaise (FARDC) créée
avec des soldats venus des différents forces protagonistes de la
guerre de 1998 à 2003. Laurent NKUNDA refusera de rejoindre l'armée
nationale. Il renoncera au poste qui lui avait été attribué et se
retira avec des milliers des soldats dans les forêts de Masisi au Nord
Kivu.
Laurent NKUNDA est auteur des multiples crimes de guerre et des crimes contre l'humanité très documentés.[2]
Dans
la nuit du 14 au 15 en mai 2002, Laurent NKUNDA a été responsable
d'une brutale répression à Kisangani où plus de 160 personnes avaient
été sommairement exécutés. Des
soldats sous son commandement ont également ligoté, bâillonné et
exécuté au moins 28 personnes témoins oculaires des massacres. Ils
ont mis leurs corps dans des sacs lestés avec des pierres et les ont
lancés depuis le pont de la Tshopo dans la rivière du même nom à
Kisangani.
En
dépit de tous ces crimes contre l'humanité et crimes de guerre, il est
resté en liberté alors que les forces de maintien de la Paix des
Nations Unies connaissaient les lieux où il se trouvait.[3]
Et cela malgré les résolutions 1565 et 1649 du conseil de sécurité
qui ont demandé de « s'assurer que les individus responsables de
violations graves des droits de l'homme et du droit humanitaire
international soient traduits en justice ».
En
juin 2004, malgré la fin supposée de la guerre et l'établissement d'un
gouvernement de transition en 2003, Laurent NKUNDA et ses hommes
seront engagés dans la tentative de conquête de la ville de Bukavu au
Sud Kivu.[4] Il était venu prêter main forte aux troupes d'un autre criminel le Colonel Jules Mutebusi à Bukavu. A
Bukavu, les hommes de NKUNDA et de Jules Mutebusi avaient procédé à
des viols systématiques, aux assassinats, au pillage et à la
destruction méchante des biens. C'est entre autre à cette occasion que
sera assassiné le Haut Magistrat KABAMBA abattu froidement à son
domicile.
Laurent NKUNDA n'a aucun respect pour les citoyens congolais et pour les institutions de la République.
Tout
au long de l'année 2006, les troupes du Général Laurent NKUNDA vont
affronter les forces armées de la République Démocratique du Congo
refusant le processus de brassage des troupes mis en place pour
intégrer différents groupes armés dans une armée nationale. Ils
proposeront le mixage. Celui-ci leur sera accordé à la fin du mois
de décembre 2006. Les négociations directes entre les autorités
militaires congolaises et Laurent NKUNDA avaient été mené sous la
facilitation du Président Rwandais Paul KAGAME. Plusieurs brigades
mixées seront mises en place à savoir: Alpha, Beta et Charlie qui
avaient été déployé dans les territoires de Masisi et de Rutshuru.
L'échec
du mixage résulte du fait des massacres à répétition des populations
de Rutsuru et Masisi par les hommes de Laurent Nkunda. C'est
le cas notamment de l'assassinat en public de l'Abbé Richard BEMERIKI.
Laurent NKUNDA avait tenté de justifier les tueries fait par ses
hommes et l'échec du mixage par l'absence de prise en charge correcte
de ses hommes par l'armée nationale.
Au
début de l'année 2008, la conférence de Goma avait réuni, des nombreux
groupes armés évoluant dans le Nord Kivu et dans le Sud Kivu, parmi
lesquels le CNDP de Laurent NKUNDA, en présence des institutions de la
République Démocratique du Congo ainsi que de la communauté
internationale. A l'issue de celle-ci un acte d'engagement avait été
signé à Goma le 23 janvier 2008 par toutes les composantes y compris
le CNDP de Laurent NKUNDA.
En
vue de la mise en place des mécanismes de suivi des recommandations et
résolutions de la conférence et des concertations post conférence, le
président de la République a créé « le programme Amani ». Le CNDP de
Laurent NKUNDA y a siégé dans toutes les commissions y compris la
commission technique mixte Paix et sécurité co présidée par un délégué
du gouvernement et un délégué de la facilitation internationale.
Refusant par la suite le plan de désengagement dressé par la Mission
des nations unies en RDC (MONUC) Laurent Nkunda s'est retiré du
programme « Amani », a lancer des offensives fortement soutenue par
l'armée Rwandaise pour maintenant exiger d'autres
négociations directes avec le gouvernement de la RDC en dehors du
programme « Amani » comme pour dire revenir à la case de départ en
1999.
Conclusion: NKUNDA doit être arrêté.
Laurent Nkunda dit aujourd'hui vouloir renverser
le pouvoir issu des élections. Il vient de provoquer au Nord Kivu une
crise humanitaire grave qui va sacrifier des milliers des vies
humaines. L'opinion ne devrait pas cautionner les forfaits d'un
criminel récidiviste. Le rodheic soutient la position de HRW : Il faut arrêtez Laurent NKUNDA pour crimes de guerre… les Nations Unies doivent agir maintenant
Secrétariat du RODHECIC.
[1] HRW, RDCongo : arrêtez Laurent NKUNDA pour crimes de guerre ; L'armée et les Nations Unies devraient agir pour protéger les civils, New York, 1er février 2006, p.1
[2] Lire Rodhecic, Rapports, témoignages des massacres et transcrit de la bande sur la « mutinerie » du 14 mai 2002. 120pages.
[3] HRW, RDCongo : arrêtez Laurent NKUNDA pour crimes de guerre ; L'armée et les Nations Unies devraient agir pour protéger les civils, New York, 1er février 2006, p.1
[4] HRW, op cit
Texte distribué par:
Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.
2311 rue Centre
Montréal (Québec)
Canada
H3K 1J6
Tél. (514) 937-2362
Fax (514) 937-9693