Démission d'Antoine Gizenga : le Palu, l'Udemo et le MLC réagissent
Pour le Palu, parti des lumubistes unifiés, ce parti dont Antoine Gizenga est leader, le premier ministre sortant a affiché un comportement démocratique exemplaire. Dans un communiqué lu jeudi à la RTNC, la télévision nationale, par son secrétaire national chargé de la communication, Claude Matala, le Palu a déclaré qu’il va proposer au président de la république le nom d’un nouveau premier ministre dans les jours qui suivent.
L’Udemo,
Union des mobutistes démocrates, prend acte de cette démission. Selon
son porte-parole, l’Udemo se prononcera prochainement sur l’évolution
de la situation politique nationale. Rodrigue Bambi Mavungu l’a déclaré
lors d’un point de presse tenu jeudi à son siège dans la commune de la
Gombe à Kinshasa.
Pour sa part, la Convention des démocrates
chrétiens du député national Gilbert Kiakwama Kia Kiziki salue le
départ du premier ministre Antoine Gizenga. Pour ce parlementaire, le
soutien de nombreux députés à la motion de défiance contre le premier
ministre était le reflet de fatigue et de la profonde exaspération du
peuple congolais tout entier.
Du coté du Mouvement de
Libération du Congo, le parti de Jean- Pierre Bemba, constate que cette
démission du premier ministre est tardive en dépit de nombreuses
sonnettes d’alarme que l’opposition n’avait cessé de tirer . Les
membres de ce parti ont fait cette déclaration politique hier jeudi à
la permanence du parti à Kinshasa : « Le MLC constate et déplore cette
démission tardive en dépit de nombreuses sonnettes d’alarme que
l’opposition n’avait cessé de tirer. Cette démission constitue, en
effet, un aveu d’échec et d’incurie d’un gouvernement qui, après
presque deux ans de gestion, laisse le pays dans une crise générale. Au
plan social, des grèves sont observées dans tous les secteurs ; qu’il
s’agisse des médecins et personnel de santé ou des enseignants. Dans le
domaine sécuritaire, l’insécurité est généralisée dans tous le pays et
la guerre a repris dans l’est avec son lot de graves atteintes au droit
de l’homme et des drames humanitaires sans précédant. Au plan
économique, un contrat mal négocié des chinois compromet les intérêts
de la RDC pour plusieurs décennies. Les finances publiques n’ont jamais
été aussi mal gérées. »
Pour le professeur Philipe Biyoya,
analyste politique, on ne peut résoudre l'immobilisme actuel, par le
simple jeu d'une majorité parlementaire qui ne se montre pas à la
hauteur de la crise présente. Il faut plutôt créer une nouvelle
coalition gouvernementale : « La première chose à faire pour le chef de
l’Etat, c’est effectivement de comprendre que les raisons avancées par
Gizenga, à part des raisons personnelles, il a quand même avancé une
série des raisons qui montrent effectivement qu’il y a de
l’immobilisme. Et on ne résout pas l’immobilisme en constituant
seulement une majorité numérique au parlement qui n’a aucun sens, qui
n’a aucun dynamisme, qui n’est pas une majorité alternative par rapport
à l’active. L’alliance électorale, c’est ce qui conduit, en fait
Gizenga à sortir. Si, là-bas, on arrive à constater que le problème,
c’était Gizenga, et qu’on peut prendre un autre cheval pour courir
avec, je leur souhaite une bonne chance, mais moi, personnellement, je
donne mon avis d’observateur. Mais il est temps pour que l’on joue le
jeu du gouvernant du gouvernement, il faut créer une nouvelle coalition
gouvernementale. On ne doit pas toujours être esclave des alliances des
partis parce que par définition, une alliance est tactique,
manœuvrière, une alliance n’est pas une structure qu’on légalise. »