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LAVOIXDUCONGO
18 novembre 2008

Babacar Gaye: il faut remettre l'armée "en ordre"

Dans une "situation difficile", l'armée congolaise "a   besoin d'une remise en ordre" pour faire cesser retraites injustifiées   et contre-attaques intempestives, estime le commandant des casques bleus en   République démocratique du Congo, le général Babacar   Gaye.
 
  "Quand on voit la situation à Kanyabayonga" (est), où   des soldats "ont quitté la ville un peu précipitamment"   en début de semaine face aux rebelles de Laurent Nkunda, "il y a   besoin d'une remise en ordre" de l'armée, a déclaré   le général Gaye lors d'un entretien avec l'AFP samedi à   Kinshasa.

"Moi je ne dis pas que l'armée est en débandade, je dis   qu'elle est en situation difficile", a-t-il ajouté, de retour d'un   voyage avec le chef d'état-major de l'armée de terre, le général   Gabriel Amisi, dans la province du Nord-Kivu (est), où les combats ont   repris depuis fin août entre armée et rébellion de Laurent   Nkunda.

L'armée congolaise, qui selon l'ONU a commis cette semaine des pillages   à grande échelle dans plusieurs villes de l'est, est victime d'"excès"   de la part de certains de ses éléments, selon le chef militaire   de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc).

Il faut "éviter" que des militaires fuient "parce qu'on   leur a annoncé une attaque", mais aussi éviter que d'autres,   "sans coordination, se lancent dans des contre-attaques", comme cela   a été le cas la semaine dernière près de Goma, la   capitale du Nord-Kivu, a-t-il expliqué.

Le général sénégalais, qui est à la tête   de la plus importante mission actuelle de paix de l'ONU avec 17.000 soldats,   a aussi accusé les forces armées congolaises (FARDC) d'être   en partie responsable de la dégradation de la situation dans le Nord-Kivu.

"Nous étions à la fin du mois de septembre dans une dynamique   de progrès", dit-il. "Malheureusement, les FARDC ont enregistré   des succès locaux sur le terrain et ont eu la tentation de continuer   (...), alors qu'au contraire, j'avais préconisé (...) que les   FARDC donnent le bon exemple, qu'ils se déploient sur les lignes prévues"   par l'accord de paix de Goma de janvier.

Selon le général Gaye, la résolution du conflit passe   par une "approche globale", qui implique une "stabilisation"   sur le plan militaire. Il faut que l'armée "s'en tienne à   une attitude strictement défensive". "Il appartient au plus   haut niveau des autorités congolaises de donner des instructions claires   aux militaires" sur le terrain, a-t-il estimé. L'approche globale   qu'il préconise passe aussi par "des initiatives d'abord politiques"   et diplomatiques.

Concernant la Monuc elle-même, le général Gaye a annoncé   qu'elle disposerait dans le Nord-Kivu de 6.000 casques bleus d'ici "au   maximum une dizaine de jours", contre 5.000 actuellement.

Ce millier d'hommes supplémentaires viendra "principalement"   de l'Ituri, district troublé de la Province orientale (nord-est), frontalière   du Nord-Kivu. "Nous n'avons pas renforcé les troupes du Nord-Kivu   au détriment du Sud-Kivu", où il "y a suffisamment de   menaces", selon le général Gaye.

La politique de la Monuc actuellement est de "protéger les grands   centres urbains", tels que Goma, aux portes de laquelle sont positionnés   depuis fin octobre les rebelles. "Il faut faire des choix, on ne peut pas   être partout", a-t-il justifié.

Le général a par ailleurs catégoriquement démenti   la présence éventuelle en RDC de soldats angolais, dont le pays   est un fidèle allié de l'ex-Zaïre.

Interrogé sur l'annonce le 9 novembre par la Communauté de développement   d'Afrique australe (SADC) d'envoyer des soldats de la paix en RDC, il s'est   montré prudent: "Je ne pourrai en juger valablement que lorsque   je saurai d'abord si la présence de cette force a un agrément   politique (qui) n'est pas un facteur de complication".

Le général Gaye a dirigé la Monuc de mars 2005 à   octobre 2008. Il a repris ce poste en novembre, après la démission   au bout d'un mois de son successeur."Si je n'étais pas optimiste,   je ne serais pas revenu", a-t-il conclu.

Kinshasa, 17/11/2008 (AFP/MCN, via mediacongo.net)

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